Désormais…
Le petit conte de mon soulier de Cendrillon
Chacun se méfier de quelque chose au long parcours de sa vie. Désormais, je me méfierai de l’homme me déclarant l’ardeur de son « je t’aime… »
L’amour de l’homme devrait être générosité, altruisme, dévouement… Bien que non. Surtout pas ou très rarement, à nos jours ! Ce mot chevaleresque « je t’aime » demeure dans son cachet livresque…
L’homme qui m’aimait, me demandait en échange de la grandeur de sa déclaration, de porter les pantoufles qu’il me les a gentiment confectionnées de son amour. Des jolies aux très fines traces d’argent tressés de petits grains d’ambre, mais dans lesquels mes pieds se sentaient un peu pénible… Ne voulant pas le décevoir, j’ai tout fait pour les porter… Ô, pendant les nuits, je me donnais du courage pensant à la chance du soulier de Cendrillon !
J’ai tout fait pour adapter mon pas à la petitesse des pantoufles d’amour de mon charmant gentilhomme du 16e arrondissement ! Jusqu’au jour où j’ai senti que je perds la cadence de mon existence…
Sans un mot, au petit matin, j’ai discrètement abandonnées les pantoufles non confortables au seuil en pierre brute de son portail, pour reprendre l’errance de mes pieds nus… Ô, comme ils étaient heureux d’avoir retrouvé les aspérités des cailloux sous leur pas vers la liberté…