Le rouge-noir des cerises en mai
Nous sommes si bien ensemble,
Et tu veux t’en aller,
À la saison des cerises,
Belles comme les perles
Sous le soleil du mois de mai…
Nous sommes si bien ensemble,
Et tu veux t’en aller,
À la saison des cerises,
Belles comme les perles
Sous le soleil du mois de mai…
Préface au recueil inédit, bilingue, français-roumain, Les amours d’une femme nomade. Iubiri de hoinara
« Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme – jusqu’ici abominable – lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées diffèreront-ils des nôtres ? – Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses; nous les prendrons, nous les comprendrons. »
C’est Arthur Rimbaud qui prophétise, à peine 16 ans et demi, en mai 1871, l’avènement de la femme poète, comme Lulli, avec ses propos tellement justes et tellement forts, dans sa célèbre lettre dite du Voyant. De fait, les présentes guirlandes que nous tressons ici pour Lulli en guise de préface eussent pu servir tout aussi bien de postface tant il est vrai qu’on trouve dans sa poésie autant l’itinéraire de ses commencements que sa visée finale, que sa passion pour l’humanité de tous les cinq continents.
Il n’est pas jusqu’au titre et à la dédicace du présent recueil de poèmes : Les amours d’une femme nomade, dédiés « à ma famille » et « à tous ceux qui ont su regarder mon âme » qui attestent d’un réel cheminement allant du particulier au général, du Soi aux Autres. Mais c’est davantage encore les titres et surtout le contenu de chaque poème qui témoignent de cette démarche de quête de l’identité intime de la poétesse dans Mon village où, confesse-t-elle :
« Uniquement là-bas, j’ai appris à défendre l’amour. » Lire la suite →
(…) « Femme à part entière. Femme multiple. Femme poétesse de son époque… Pourquoi pas l’Idéale, en somme… Non ? »
Francis Berthelot d’Azay, Visite à Jean Cocteau, Etrechy, 2014
(…) « Je viens de parcourir chacun de tes poèmes. Quel extraordinaire voyage ! Je reviens de très loin armé des cordes fluides de mon enfance qui m’ont permis de fuir mais aussi de parcourir l’espace vibrant de la découverte… Je capte les ondes de ma résistance… L’heure est à l’exactitude de toutes les vertus… Le piano-bar met un accord et en termine avec la nuit blanche… Et aussi la fleur bleue de l’Espérance…
Merci et merci encore pour tes mots-notes-de-musique, pour leur résonance au fond de nos consciences, pour tout ce qu’ils nous donnent de joie, de force et de vouloir être… »
Gérald Bloncourt, Lulli, Paris, 2011
(…) « Il est symptomatique qu’une œuvre aussi remplie de présences soit truffée d’espaces vierges que sont les blancs qui ont valeur signifiante chez les poètes Stéphane Mallarmé et Pierre Reverdy. Toute œuvre aussi transparente qu’elle puisse être conserve sa part de mystère. De même, Lulli aura beau ouvrir son cœur, il y subsistera des parts d’ombre qu’aucune lumière ne saura dissiper ».
Guy Cétoute,« Le Bateau ivre » de Lulli : sous le signe de Rimbaud, Paris, 2011
(…) « L’amour, les fantômes magnifiés de l’enfance, le miel de la mère et cette couleur évanescente du paysage-souvenir transcendé par ces mots aux berges de Mozacu et sur lesquels vient s’y apposer le sentiment du quotidien français dont elle happe les instants fugaces du métro ou de la rue arpentée, posant le doigt sur Une déchirure où ils pourront dresser leurs tentes quand elle rappelle ces âmes bohèmes auxquelles elle semble s’identifier ou quand elle parle de son sang roumain avec les toiles de fil de chanvre, lin, soie grège, laine…
Fadéla Chaïm-Allami, Ces mots qui viennent de mon côté droit, Paris, 2012 Lire la suite →