De Panaït Istrati, 81 ans après son voyage eternel…

« Le tapis volant de la Teïenne », par Diana Adriana, Sulina, 2011
Je l’ai connu très jeune, dans mon village, à travers les lectures de ma mère qui, considérablement impressionnée par le vécu de son personnage Adrien Zograffi, a baptisé mon petit frère de ce prénom, sans que notre père proteste. A-t-elle peut-être mêmement reconnu dans l’existence de l’écrivain des épisodes de sa propre existence ? Vu les origines ottomans de mon grand-père ?
Mon frère et moi sommes grandis baignés de l’esprit de la bibliothèque de nos parents, dominée par l’œuvre de ce natif danubo-braillois qui nous a influencés plus tard, pareil à l’éducation de nos parents, d’une manière assez subtile, les choix de vie. Tout d’abord l’étrange détermination de mon frère de s’installer dans le Delta du Danube, à la fin de ses études de Médecine, suivis auprès d’une université bucarestoise. Personne de notre famille ne pouvait comprendre cette passion à lui pour le Delta, le seul coin de notre pays où nous n’avons jamais mis les pieds lors des vacances passées avec nos parents en fin d’été, loin de notre petit village, toujours du 24 août au 7 septembre.
Maintenant, mon propre vécu parisien m’interpelle. Car si Panaït Istrati se retrouve dans mes souvenirs, il demeure à l’heure dans mon présent parisien. Au moins depuis que sa « Kyra Kyralina » veuille les nuits de ma chambrette. Au moins depuis que ce récit m’est revenu en français au bout de décennies. Je l’ai reçu en cadeau le lendemain des Pâques catholiques, le 28 mars passé… J’ai déploré les mots qui ont accompagné la sacré remise du cadeau… « Je ne sais pas si tu connais cet auteur roumain… », me dit-il, mon Mécène imprévu. Connaître ?! Hélas ! Je l’ai vécu ! Et je le vis encore…