Depuis un quart d’année
Il n’a pas plu
Depuis un quart d’année
Pour que je te rejoigne dans l’Absolu
Pour que j’emboîte tes pas
Demeurés fidèles au dieu venu d’ailleurs
Tant de dogmes pour rien
Si ce n’est pour subvertir à nos rires païens
Et pour quelle Thora nous soustraire à notre paganité
Mais tais-toi laisse-moi tutoyer et chahuter
Le dieu mimant sa colère à l’entrée d’un fleuve
Voix psalmodiante du désert
Ma foi est dans le dieu blotti sous la pierre
Et dans la motte en terre battue me rappelle
À ma naissance à mon animisme
Ma foi naît de l’interprétation des cauris
Extrait du recueil « L’arrière – pays mental »
Plénifier le jour
Ivre de clarté
J’avance
Dans la nuit
Hélant
L’abîme incréé
Sur la route
Livre combat
À la solitude
À mesure que
J’avance
Dans la nuit
Non loin
D’un arbre profané
Un poère – diacre
De l’inaltérable
Exulte
D’avoir reçu vocation
De faire délirer les fleuves
Tandis que s’esclaffe
La réalité
L’errante terre maintenant
Prend vérité
Dans l’obscure grotte où soudain
Le dieu des carrefours
S’éprend de rancune
Ai-je déserté l’enclos
Où se solennise le réel
Que savanise le poème…
Extrait du recueil « L’arrière pays du mental », 1991
Après un enterrement
Le cercueil tangua
Puis descendit finalement
Dans la béante tombe
L’accompagnaient quelques gerbes
– Des pleurs firent voler en éclats
Mon cœur inhabitué aux pleurs
Mais lorsque nous reprimes
Le chemin concassé du retour
Des rires scandaient notre marche
Et j’aperçus au loin
La séduisante veuve
Qui s’essuyait le visage
Pour embrasser son amant
– À la maison accrochée sur le mur
L’effigie du mort souriait à la vie
Rayonnante de beauté la veuve
Répondiat aux condoléances
En opinant de la tête
Mais ses yeux rivés sur son amant
Trahissaient sa nouvelle joie de vivre
Tandis qu’assis à même l’amertume
Nous buvions à la rasade
Notre bol d’absurdité
Bonamoussadi, août 1987
Extrait du recueil « L’arrière pays du mental », 1991
Que de mots nomades
Réinventent
Sous l’épiderme des choses
Le vacarme de l’existence
Extrait du recueil « Parages du langage », quatrième couverture, coédition Henry & Ecrits des Forges, 2008
Poèmes choisis par Kouam TAWA
Que les mots ici scande la profondeur de l’homme et la grandeur de son âme.
Merci Marilena, tu viens de réaliser là mon voeux le plus absolu. Rendre cet hommage à cet illustre Homme crieur de Maux par le chant et le rire de ses mots. Qu’il vive à jamais dans nos coeurs…
Guillaume
C’est moi encore qui te remercie, cher Guillaume, de la découverte de Fernando d’Almeida et de sa poésie.
Ravie de savoir que nous sommes de même côté de la vérité !
Mes hommages aux confrères de ton pays qui est l’un des pays de mon âme,
Marilena